Paul BEVAN
“Zoopraxiscope from In Superposition : Ice and land"
Installation de photographies in situ
Zoopraxiscope from In Superposition : Ice and land (Iceland 2018) présente des photographies de Paul Bevan traversant le paysage de Kirkjufell (Islande). L’oeuvre utilise l’architecture pour référencer le zoopraxiscope, appareil créé par Eadweard Muybridge destiné à afficher des images évoquant l’illusion du mouvement. L’oeuvre fait partie d’une série en cours intitulée “In superposition“, alliant photographie et performance et explorant une idée de théorie quantique sur l’observation et les états d’invisibilité/visibilité.
In Superposition est une série continue qui rassemble des idées sur la photographie, la performance et l'observation. Le terme superposition est peut-être le plus couramment utilisé dans le monde quantique et décrit le point où la matière invisible peut exister dans tous les états possibles en même temps. Ce n'est que par un acte de détection ou d'observation, que la superposition de la matière s'effondre dans un état connu ou fixe. Le physicien autrichien Erwin Schrodinger (1935) a proposé la fameuse expérience de pensée connue sous le nom de Chat de Schrodinger (1935), où un chat est placé dans une boîte scellée contenant un déclencheur radioactif ; le chat reste en superposition d'être à la fois mort et vivant jusqu'au moment où la boîte est ouverte et le chat vu. Bien sûr, cette expérience de pensée a aussi été conçue pour ridiculiser l'idée de la superposition, même s'il y a des preuves de cela dans la mécanique quantique.
Le principe de l'effondrement à un moment d'observation, ressemble beaucoup au " moment décisif " de la photographie. Dans cette œuvre, Paul Bevan (photographe et photographié) place son corps en superposition comme objet et image. Ces images font partie d'une série plus vaste où Paul Bevan fait également référence à l'expérience de la double fente, qui est un exemple de la superposition où la lumière se comporte à la fois comme onde et comme particule. Lors d'expositions à Londres (2017) et à Reykjavik (2018), les observateurs ont été invités à placer des points de particules blanches sur le corps de deux images sur le mur. A Londres, sur une période de 20 jours, une disparition progressive de l'image de l'artiste est observée dans l'œuvre résultante intitulée Waves and Particles (2017). Chaque acte d'observation supplémentaire augmentait l'invisibilité et rétablissait la superposition de l'image corporelle ; chaque point blanc est la seule trace qu'un observateur individuel était présent, avant de revenir lui aussi à l'état de superposition. Cette pièce est le fruit d'une collaboration mondiale, avec des points placés par des visiteurs de plus de 50 pays différents. Par coïncidence, cette émission a débuté le jour même où le gouvernement britannique a déclenché l'application de l'article 50 pour quitter l'UE.
Paul Bevan est artiste, photographe, conférencier et écrivain. Il a exposé plus récemment à Jakobstad (Finlande), Londres, Palerme, Reykjavik et Paris. Il explore la photographie en tant qu’expérience vécue, événement réalisé ou condition humaine sur les lieux de production, d’image et de diffusion.
Il s’intéresse aux relations entre le corps et l’image, l’artiste et le public, ainsi qu’aux notions temporelles et spatiales d’interface, en référence aux aspects physiques et métaphysiques inhérents au geste photographique et à l’acte d’observation. Il dirige actuellement le département : Media and Communication and the Course Leader of MA Fashion Photography, au London College of Fashion, University of the Arts London. Il a travaillé dans un certain nombre d'universités pendant près de 30 ans, développant et dirigeant des cours de photographie en art, design, mode et communication au Royaume-Uni. En 1997, il crée le cours de photographie BA (Hons) à l'Université de Southampton Solent (Royaume-Uni), puis developpe et donne des cours de premier cycle au London College of Fashion en tant que directeur des programmes : Image de mode entre 2002 et 2009, avant de rejoindre l'Ecole des Hautes Etudes en 2009, aujourd'hui à l'Ecole des Médias et de la Communication. Il entreprend actuellement un doctorat intitulé : La Superposition peut-elle offrir de nouvelles observations sur les questions de photographie (et vice-versa) ?